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Sécurité opérationnelle : le “minimum viable” et un ROI mesurable

Et si la cyber n’était ni un puits sans fond, ni une promesse abstraite ? Trop souvent perçue comme un centre de coûts dont on peine à mesurer le ROI ou un sujet purement technique, la cybersécurité peut pourtant devenir un levier de performance et de sérénité. En adoptant un dispositif minimal, pragmatique et ajusté à la taille de l’organisation, il est possible de mesurer la valeur créée : moins d’interruptions, moins d’incidents, plus de continuité et de confiance pour les équipes. Voici les trois questions que le COMEX pose souvent.

1. « Quand je dépense en cyber (outils et services), est-ce que j’en ai vraiment pour mon argent ?”

Oui, à condition de disposer d’un socle de sécurité clair et cohérent. Ce socle repose sur quelques fondations essentielles :

· l’authentification à deux facteurs déployée sur l’ensemble des systèmes et applications critiques,

· une protection avancée des postes et des mobiles,

· un filtrage anti-phishing robuste,

· des sauvegardes inviolables régulièrement testées,

· des mises à jour rapides et automatisées,

· une surveillance continue adaptée à la taille de l’entreprise,

· une gestion stricte des accès sensibles,

· et la réalisation d’exercices de crise réguliers pour valider la réactivité opérationnelle.

Ce socle minimal garantit une couverture solide contre les menaces les plus fréquentes tout en restant financièrement soutenable. L’ordre de grandeur observé varie de 12 à 80 € par utilisateur et par mois, selon la taille et le périmètre de l’organisation, soit environ 35 € / utilisateur / mois pour une entreprise de 1 000 personnes.

2. “Est-il possible de mesurer et démontrer un ROI ?”

La réponse est également oui, à condition de raisonner en risques évités et temps d’arrêt réduits. Prenons l’exemple d’une entreprise de

1 000 collaborateurs : un arrêt complet d’activité coûte en moyenne entre 150 et 300 k€ par jour.

Sans socle de sécurité, les statistiques montrent qu’une attaque majeure survient environ une fois tous les cinq ans, entraînant un arrêt moyen de sept jours. Cela représente un impact financier compris entre 1,5 et 3,1 M€ par incident.

Avec un socle correctement mis en œuvre et opéré, la fréquence d’occurrence d’un incident majeur est divisée par deux, et la durée moyenne d’interruption chute à 1,5 jours. Le coût associé se situe alors entre 0,3 et 0,95 M€.

Ainsi, le gain annuel attendu se situe entre 0,2 et 0,6 M€, pour un coût de programme de 0,25 à 0,45 M€. Dans la majorité des cas, le retour sur investissement devient positif en moins de douze mois, notamment lorsque les capacités de détection et de réponse sont bien intégrées.

Et naturellement, on ne parle pas ici des entreprises ou organisations qui ne se sont jamais remises d’un incident majeur de sécurité, ou de la perte de leurs données vitales.

3. “Avec tout cela, sommes-nous protégés en cas d’attaque ciblée ?”

La protection absolue n’existe pas. Cependant, avec un socle bien opéré, composé d’une authentification forte, d’une protection renforcée des postes, d’une sécurité email robuste, de sauvegardes testées, de correctifs déployés rapidement, d’accès maîtrisés et d’une supervision 24/7, l’organisation réduit drastiquement la probabilité d’une compromission et, surtout, l’impact d’une attaque ciblée.

Ce dispositif ne promet pas l’immunité, mais il réduit significativement le temps d’arrêt, limite la propagation d’un incident et permet une reprise d’activité rapide, avec des pertes maîtrisées.

En conclusion, et quand on dispose d’un budget très contraint, il demeure possible de définir et mettre en place une sécurité opérationnelle “minimum viable”.

Il ne s’agit pas d’une version au rabais de la cybersécurité : c’est une approche pragmatique et mesurable, qui privilégie la robustesse, la rapidité d’exécution et la clarté des bénéfices. En adoptant ce socle essentiel, les entreprises gagnent en résilience, en maîtrise budgétaire et en capacité à démontrer un véritable retour sur investissement. La cybersécurité s’apparente alors moins à un empilement de coûts sans fin, et de plus en plus comme un actif stratégique au service de la performance et de la continuité d’activité.

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